CMDT-25 – La coopération numérique au centre des échanges ce mardi à Bakou

Sous les ors du Centre de congrès de Bakou, la deuxième journée de la Conférence mondiale de développement des télécommunications (WTDC-25) a confirmé, ce mardi 18 novembre 2025, l’intensité des débats et l’urgence d’une action collective face aux fractures numériques persistantes.
Organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), cette grand-messe du numérique, qui se tient du 17 au 28 novembre, réunit plus de 2 300 délégués venus de tous les continents, dont plus de 65 ministres.
Au cœur des échanges, le thème ambitieux et fédérateur de cette édition : « Universal, meaningful and affordable connectivity for an inclusive and sustainable digital future ». Une promesse d’avenir qui résonne avec acuité dans un monde où plus d’un tiers de la population reste encore exclu de l’économie numérique.
Dès ce mardi matin, les délégations ont repris leurs travaux dans une atmosphère studieuse mais résolument tournée vers l’action. Le « segment de haut niveau » tenu dans l’auditorium, moment fort de la conférence, s'est transformé en une véritable tribune pour nombre de chefs de délégation, ministres et représentants gouvernementaux, chacun disposant de trois minutes pour exposer les grandes lignes de la stratégie numérique de son pays. Un exercice de concision imposé par l’UIT, mais qui n’a nullement entamé la densité des propositions.
Parmi les délégations africaines les plus remarquées, celle de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) du Cameroun, conduite personnellement par son directeur général, le Professeur Philémon Zoo Zame. Une présence stratégique, tant l’ART a à cœur de faire entendre la voix du pays et du continent dans les discussions normatives en cours.
Confiant ses impressions à un média étranger, le DG/ART a souligné l’importance de cette rencontre mondiale :
« Dans un contexte mondial où la régulation joue un rôle déterminant dans la transition numérique, l’Agence bénéficie ici d’un espace unique pour renforcer ses partenariats, anticiper les évolutions réglementaires et promouvoir une coopération ciblée en faveur d’un développement numérique inclusif. Pour un pays comme le nôtre, animé par une ambition d’émergence, pouvoir dialoguer directement avec les décideurs de haut niveau, les bailleurs et les principales organisations sectorielles constitue un levier stratégique majeur ».
En parallèle des interventions politiques, les groupes de travail ont poursuivi leurs délibérations. Le WG-PL, chargé du Plan stratégique de l’UIT-D et de la Déclaration de Bakou, a affiné les priorités pour la période 2026-2029. L’accent a été mis sur la transformation des engagements politiques en actions concrètes : accès universel, inclusion des groupes vulnérables, renforcement des compétences numériques, résilience des infrastructures.
La COM-3, Commission des objectifs, a quant à elle poursuivi la rédaction des résolutions qui seront soumises aux États membres. Les discussions ont insisté sur l’urgence d’accélérer l’accès aux services numériques essentiels, notamment pour les zones rurales et marginalisées.
Au-delà des séances plénières, la journée a été rythmée par une série d’événements diplomatiques qui ont contribué à nourrir les échanges informels et à tisser des alliances. Petit-déjeuner officiel offert par l’Inde, pause-café par le Qatar, déjeuners organisés par la Chine et la GSMA, dîner de prestige proposé par l’Arabie Saoudite : autant de moments privilégiés pour nouer des partenariats techniques, financiers ou réglementaires.
Pour Cosmas Luckyson Zavazava, directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, cette affluence record témoigne de l’importance stratégique désormais accordée au développement numérique. Un constat partagé par l’ensemble des participants, conscients que l’avenir des sociétés connectées se joue aussi dans ces arènes multilatérales.
ESMA
