LE NOUVEAU MANUEL DE PROCEDURES DE L’ART : UN OUTIL MODERNE POUR LA PERFORMANCE DE LA REGULATION.
Engagée en 2020, la vaste réforme structurelle menée par le Top Management a abouti à l’adoption par le Conseil d’Administration en 2022, d’un nouveau manuel synthétisant les procédures administratives, techniques, financières, budgétaires et comptables de l’Agence de Régulation des Télécommunications.
ENTRETIEN LE DIRECTEUR DES FINANCES DE L’ART
Question 1 : Eric Blaise MEMOUNG, l’ART s’est dotée d’un nouveau manuel de procédures administratives, techniques, financières, budgétaires et comptables : dans quel but ?
Eric Blaise MEMOUNG (EBM) : Comme vous le savez, l’Agence est investie de la mission de réguler le secteur des télécommunications au Cameroun, dans l’intérêt de chacune des parties prenantes. Et cette régulation est principalement encadrée par des textes que l’ART est appelée à mettre en mouvement en sa qualité de cheville ouvrière de l’Etat dans ce secteur.
L’élaboration du nouveau manuel de procédures impulsée par le Directeur Général, le Professeur Philémon ZOO ZAME, est subséquente à la signature par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, du Décret N°2020/727 du 03 décembre 2020 portant réorganisation et fonctionnement de l’Agence de Régulation des Télécommunications. Ce Décret a fait de l’ART, un Etablissement public à caractère spécial, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière ; et l’une des innovations majeures de cet acte présidentiel est que l’ART est depuis lors gérée suivant les règles de la comptabilité privée conformément aux dispositions de l’Acte uniforme de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
C’est donc dans une dynamique de mise en conformité de ce nouveau statut, du nouveau cadre de travail et d’amélioration des performances de l’Agence ainsi que de la révision des procédures existantes, que le régulateur s’est doté de ce nouvel outil.
Question 2 : Après nous avoir précisé le contexte dans lequel ce nouveau manuel de procédures a été institué, pouvez-vous nous dire l’impact réel de ce document sur le fonctionnement de l’ART ?
EBM : En tant que document codifiant les différents processus en cours au sein de l’ART, le nouveau manuel de procédures met en branle l’ensemble des acteurs de l’Agence. Il présente les actes à poser par les différents intervenants tout en précisant les inputs et les outputs qui en découlent.
A ce titre il est un outil de management opérationnel car il est l’organisation même en mouvement.
Il est également un précieux instrument de conservation de la mémoire organisationnelle car il consigne et fixe dans le temps, ce qu’il faut faire dans les différentes situations, afin d’obtenir les résultats escomptés, tout en indiquant qui doit le faire, quand et comment. Il concourt donc tant à la continuité du service qu’à la permanence des méthodes, des principes de gestion consacrés par les normes en vigueur dans notre pays.
Nous pouvons également dire que le nouveau manuel de procédures est un outil majeur de contrôle dont les auditeurs qui s’intéressent à l’état du contrôle interne peuvent se servir afin de vérifier les écarts entre ce qui se fait et ce qui devrait se faire.
La vocation du nouveau manuel de procédures est donc de rendre le fonctionnement de l’ART plus fluide, plus opérationnel et plus traçable, grâce à toutes ces caractéristiques énumérées plus haut.
Question 3 : Nous imaginons bien que ce nouveau manuel de procédures va révolutionner le modèle de fonctionnement au quotidien à l’ART, mais quels en sont les principaux changements visibles ?
EBM : Les principaux changements peuvent être visibles sur deux plans :
Sur le plan juridique, les innovations principales touchent au régime financier et comptable de l’Agence, avec l’abandon de la séparation entre l’ordonnateur et le comptable public. Aussi, l’alignement de la comptabilité de l’ART sur le référentiel OHADA, qui consacre la tenue de la comptabilité par l’ordonnateur.
Sur un second plan, celui du renforcement du contrôle interne, ce nouveau manuel de procédures est en rupture avec l’approche retenue par son prédécesseur. Alors que l’ancien document était focalisé sur les postes de travail, occultant la transversalité des processus, le nouveau opte justement pour une approche basée sur les processus et permet de les saisir d’un bout à l’autre.
Avec plus d’une centaine de processus codifiés dans tous les domaines d’activités de l’Agence, il y a lieu de noter également la présence dans ce nouveau manuel, de schémas logiques (logigrammes), en plus des narratifs de textes. Ceux-ci permettent une lecture transversale tout en constituant une base de travail pour la digitalisation de notre entreprise, engagée parallèlement par le Top Management de l’Agence. /-